Le week-end dernier, nos hôtes de La Borderie de la Marchaizière accueillaient un stage d’initiation à la permaculture… humaine ! Nous ne pouvions passer à côté de cette belle opportunité d’en savoir plus sur le sujet, ayant déjà eu l’appétit aiguisé par un certain nombre de rencontres auparavant. Bon esprit, Mélanie & Joël, les animateurs du stage, ont accepté avec force bienveillance notre proposition de troc pour que l’on puisse suivre le stage.
À la fin du week-end, Catherine, Jean-Yves, Justine et moi étions ravis d’avoir pu vivre ce moment ensemble, tant il s’inscrit en profondeur dans la construction commune que nous avons entamée…
La permaculture kézaco ?
Je ne me permettrais pas de résumer en quelques lignes les 3 jours particulièrement actifs de stage que nous avons suivis. Tout juste puis-je tenter de vous livrer ce que j’en ai retenu ; l’interprétation que je fais de ce qui se révèle être bien autre chose qu’une ou deux techniques de jardinage, comme je l’ai souvent pensé depuis la première fois où j’ai entendu parler du concept.
Je peux donc essayer de parler de bienveillance d’abord, de partage ensuite, de bien-être enfin. Jusqu’ici rien de fou peut-être ? Imaginez seulement ces trois éléments fondateurs animant, sublimant même, votre quotidien trois jours durant sans qu’à aucun moment l’un de ces piliers ne vacille… Et imaginez cela avec 13 autres personnes que vous ne connaissiez pas la veille. Et bien la permaculture, humaine de surcroît, à mes yeux c’est ça, appliqué à… tout ! Je disais à la fin du stage, lors de notre dernière tablée commune où nous debriefions le stage, que le rêve, ce serait que la vie soit exclusivement constituée de moments comme celui-ci. Bienveillance, partage, bien-être.
Les piliers éthiques
Prendre soin de la nature, prendre soin de l’humain (soi d’abord, permettant de prendre soin des autres ensuite), et partager équitablement les ressources… Là encore, rien de complètement surprenant ; et pourtant… Imaginez appliquer ces trois principes à toute chose, toute action, tout choix que vous faites dans votre quotidien. D’ailleurs non, prêtez-vous plutôt à l’exercice qui nous fut proposé le dimanche et réfléchissez à ce que vous faites déjà qui s’inscrit dans l’un, l’autre, ou plusieurs de ces trois piliers. Vous voyez ? Il semblerait que tout le monde soit déjà un peu « permacol » (ou « permaculte » ?) ; au moins un peu… 🙂
La culture de la permanence…
J’espère que cela transparait déjà dans les lignes ci-dessus : la permaculture est une forme de philosophie, une approche, qui vise à vivre en harmonie avec l’éco-système dans lequel on choisit d’évoluer ; l’harmonie se définissant -selon moi- dans la synergie positive des énergies diverses en vue de vivre mieux, de mieux vivre ensemble, dans la connaissance de soi la plus profonde possible. Bref, d’être heureux dans le chemin quotidien que dessine la vie.
La permaculture s’applique avec un certain nombre de méthodes holistiques, pleines de bon sens et là encore de bienveillance pour soi-même et son environnement (social, naturel…). Du ROBREDIMC à « La Poule » en passant par le zoning… ces « manuels » de permaculture qui nous ont été transmis peuvent s’appliquer à tous types de projets (personnels, professionnels ou mixtes), et en particulier à un projet d’installation ou d’aménagement de son espace de vie.
Pour le reste de la culture générale propre à la permaculture, inclus ses fondateurs australiens ou japonais et l’université populaire de la permaculture, je vous laisse chercher dans Google Lilo, qui vous fournira toutes les clés pour approfondir le sujet. Notez simplement qu’il me semble absolument impossible d’aborder convenablement le sujet sans échanger avec quelqu’un qui a commencé à mettre en pratique et à expérimenter ces méthodes.
Un moment d’humanité incroyable !
Je l’écrivais plus haut, ces trois jours furent d’abord une expérience humaine richissime, qui nous aura marqués, Justine et moi. De 19 à 60+ ans, nous venions tous d’horizons bien différents, avec nos parcours bien à nous. Nous venions aussi avec nos aspirations différentes : certains pensaient apprendre quelques techniques de jardinage ; d’autres peut-être espéraient un peu plus. Peu d’entre nous imaginaient ce moment aussi intense et riche de développement personnel, de remise en question, d’approche globale du nous. Et surtout personne je pense, si ce n’est Mélanie et Joël, n’aurait imaginé pareille symbiose entre les 15 personnes vivant ce stage.
Des transmetteurs vivant
Mélanie & Joël ; parlons-en ! Couple dans la trentaine, deux jeunes enfants, en transition, super sympas. Joël est tombé sur la permaculture « par hasard » (bluff !), y a vite entraîné sa compagne avant d’aller s’initier ensemble au sujet de sorte à pouvoir transmettre au plus grand nombre. Semer des graines.
Ce stage, s’il n’était pas leur amuse-bouche en la matière, constituait le début de l’apéro de leur histoire de transmetteurs. Et je dis bien transmetteurs, plutôt que formateurs*.
En effet, depuis leur CCP (Cours Certifié de Permaculture), ils avaient seulement testé leur format bien à eux auprès de leur famille au cours de l’été. S’ils ne nous avaient pas précisé ce contexte, nous aurions volontiers imaginé qu’ils avaient passé leur période d’essai depuis un bail.
Le duo est à la fois léger, drôle, humble, touchant, bienveillant bien sûr, authentique. Et surtout : joyeux. Mon petit doigt me dit qu’outre les quelques jours où nous irons honorer notre part du troc en contribuant humblement à l’aménagement de leur terrain, un avenir commun se dessine avec ces deux charmantes personnes. Surveillez de près l’éclosion de la P’tite Utopie sur Facebook et sur la toile pour pouvoir suivre leurs prochains stages d’initiation. Vous pouvez aussi les contacter dès maintenant : laptiteutopie@laposte.net.
*Ce positionnement de transmetteurs plutôt que de formateurs, cher à Mélanie notamment, illustre bien la philosophie portée par la permaculture. Le fait de transmettre le savoir qu’ils ont acquis, le considérant forcément en constante évolution et, donc, l’enrichissant en permanence des apports des « stagiaires », installe un climat d’échange pur, humble et bienveillant des savoirs ; et bouleverse les rapports habituels du triptyque formateur-savoir-élève (comme l’explique très bien Joël) ; et selon moi pour du bien. Joie ! 🙂
Ludique, éthique, physique et magique
En trois jours, nos deux facilitateurs permacols, comme j’aime à les appeler, nous ont guidés vers des territoires diverses et variés :
- Des jeux, pour appréhender en douceur les concepts et méthodes transmises lors des moments consacrés à la théorie.
- Des moments de calme, de sérénité, de recueillement, pour se mettre en forme, s’harmoniser au groupe ou encore prendre le temps d’absorber toutes les informations collectées et émotions vécues.
- De l’exercice avec deux chantiers participatifs réalisés directement sur le lieu d’accueil du stage, La Borderie de la Marchaizière : un compost maousse et un Key Hole garden (potager en trou de serrure…).
- De la franche camaraderie et des rires sans fin lors des pauses et autres repas partagés.
- De l’émotion enfin, dont aucune ligne parcourue sur un ordinateur ne saura transmettre l’intensité…
En vrac !!
« Approche holistique -qui s’intéresse à son objet en tant que tout, (et pas comme une somme de détails) » ; « 1+1=3 ; la force du nombre » ; « Le poison est dans la dose » ; « Chacun sa permaculture » ; « observation & information : les clés de la permaculture ».
Un grand, très grand merci à Mélanie & Joël de nous avoir initiés de cette belle manière (et de continuer ;-). Merci bien sûr à Catherine et Jean-Yves de nous avoir offert cette magnifique opportunité et pour leur accueil éternellement chaleureux. Merci à tous les participants. Et puis BRAVO, tout simplement ! A n’en pas douter, nous sommes en chemin, ensemble ; et c’est heureux !
« Vous êtes magnifiques, vous êtes fantastiques, il n’y que vous comme vous !… »
> Retrouvez une sélection de photos du stage sur le site de La Borderie de la Marchaizière, chambres d’hôtes et oasis en devenir, en Vendée !