L’histoire singulière de Delphine, amie de longue date, engagée de la première heure pour un monde meilleur, l’a amenée à monter avec son mari Murphy une guesthouse à Accra, Ghana. Nous y étions déjà allé auparavant en visite (2013) ; il était impensable de ne pas mettre Chez Delphy sur la route de notre HopTour West Africa. Par bonheur, ce HopTrip en aura même été la conclusion.
Retrouvailles attendues, et heureuses
Depuis les débuts d’Hopineo, Delphine nous tanne pour que l’on passe par le Ghana. À raison ! Lorsque nous avons commencé à envisager l’Afrique de l’Ouest pour cette année 2016, il était donc inéluctable que nous passerions chez elle. Lorsque nous nous sommes d’abord retrouvés à Abidjan quelques semaines auparavant pour le mariage de Marie-Alice et Abel, l’excitation de concocter ensemble le HopTrip Chez Delphy était montée d’un cran ; le programme des festivités aussi… (à lire ci-dessous). On avait donc prévu de rester 2 ou 3 semaines !
En 2013, nous étions arrivés d’Abidjan par le bus avec Murphy (le mari de Delphine). Donc… facile ! Et heureusement qu’il y avait eu cette première fois, qui nous permis d’apprendre quelques us et coutumes utiles au bon déroulement d’un séjour au Ghana : d’abord les ghanéens, brin de culture anglo-saxonne oblige, sont un tantinet plus « carrés » que les ivoiriens, plus rigoureux, plus ordonnés (ça se traduit notamment sur la route -et ça, c’est bien !) ; ensuite, plus religieux (en l’occurrence Protestantisme) ! En témoignent par exemple les prêches pastoraux durant les trajets en bus. En témoigne aussi l’impact de ces prêches, assimilables à des campagnes de communication quand ils sont coordonnées, qui peuvent aboutir à pratiquement créer des tabous dans la société, comme la cigarette, qu’on ne verra jamais personne consommer en public dans la rue. Si cet exemple est plutôt positif, par les temps qui courent, on peut imaginer la dérive potentielle.
Bref, cette fois-ci, nous allions « affronter » seuls, non sans un certain plaisir, le décalage culturel entre l’Afrique francophone et celle anglophone. Les négociations avec le taxi de la gare routière d’Accra durent donc âpres, le temps de faire passer l’idée que le contenu de notre porte monnaie n’était pas forcément corrélé à la couleur de notre peau…
C’est donc seuls que nous arrivâmes Chez Delphy, dans le quartier paisible de Labone. Sourire de Murphy qui nous ouvre les portes ; et chaleureux moments le soir lorsque Delphine rentre du boulot (son deuxième, après la guesthouse !). Cette fois-ci nous aurons l’occasion de mieux découvrir la capitale que lors de 3 petits jours de 2013, et ce auprès de guides hors-pairs que sont nos amis : marché, artisanat, répétition de théâtre, ballades dans les rues, dîners -parfois un peu- arrosés… De bons moment que l’on qualifierait volontiers de « familiaux » ;-).
La mission : concrétiser les engagements responsables de la guesthouse
Quelles missions allait nous confier l’amie Delphine ? Et bien ça n’a pas tardé tant elle y avait déjà pensé. En fait, elle nous attendait de pied ferme, avec une liste longue comme le bras du Géant Vert ! Et nous n’étions pas non plus à court d’idées.
En fait, depuis son ouverture il y a près de 3 ans, Delphine cumule 2 jobs pour joindre les deux bouts et, si son engagement est purement authentique, beaucoup de choses restent à concrétiser par manque de temps pour lever la tête du guidon et sortir du quotidien. Il a donc fallu choisir comment occuper les 2 petites semaines où nous sommes restés.
D’abord, comme nous brûlions d’envie d’utiliser nos mains au moins autant que nos têtes, nous nous sommes mis d’accord pour fabriquer :
- des rideaux en « culs-de-bouteille » plastique recyclés (les bouteilles plastiques représentent un gros problème au Ghana, inclus Chez Delphy, puisque ses clients en consomment quotidiennement -pas d’eau du robinet potable pour les non initiés).
- des jardinières en pneus recyclés, qui trainaient au fond du garage. L’entrée de l’établissement méritait en effet de petits aménagements pour créer un accueil visuel et parfaire les extérieurs, par ailleurs très agréables et propices au cocooning calme au coeur de la grande ville.
Ensuite, comme il est devenu traditionnel de le faire au cours de ce HopTour West Africa, Justine a compilé une liste de bonnes pratiques que Delphine et Murphy pourraient mettre en place progressivement pour 1/Renforcer leur démarche et 2/Optimiser la satisfaction de leurs visiteurs. Parmi ces bonnes pratiques, les recettes pour les produits d’entretien ménagers, auxquelles Justine a formé Viviane, la gouvernante de la guesthouse. D’ailleurs ces produits ménagers furent aussi une bonne occasion d’aller faire le marché pour y trouver les matières premières nécessaires.
Comme pour Escape 3 Points, le précédent HopTrip, nous réfléchi à l’élaboration d’un livret d’accueil et de petites notices à l’attention des clients pour 1/Optimiser leur séjour et 2/Les mettre à contribution pour quelques comportements à adopter, dont le fait d’éteindre la climatisation en partant le matin.
En effet, beaucoup laissent volontairement la clim toute la journée afin d’être sûr qu’il fasse frais à leur retour le soir. Absurde ! surtout quand on sait que Delphine et Murphy ont investi dans des appareils (malheureusement nécessaires à Accra) hyper efficaces qui rafraichissent les grandes chambres en moins de 10 minutes. Pour coller à l’esprit de l’établissement mais en même temps s’assurer que le message passe auprès des clients, Justine a eu l’idée de concocter une check-list humoristique à mettre sur la porte des chambres (à l’intérieur), au niveau des yeux, de sorte qu’on ne puisse pas la manque en sortant. Jugez vous-mêmes.
Enfin, nous avons « mis en place » le concept de livres voyageurs en fabricant un panneau à cet effet, et avons réalisé une vidéo dédiée à la promotion de la guesthouse.
Un départ difficile
Finalement, l’heure du départ s’est rapprochée. La Côte d’Ivoire et le Ghana auront été source de frustration pour nous tant il y a de structures à découvrir et à mettre en valeur, alors que nous n’en aurons vu que très peu. Un mois pour chacun de ces pays, c’est court ! Nous avons tout de même eu l’opportunité de rencontrer Cindy, de Jolinaiko, un tour opérateur et réceptif hyper responsable que nous allons pouvoir aussi référencer sur Hopineo.org.
Juste avant de partir, nous nous sommes aussi permis de réaliser notre auto-interview pour dresser, si ce n’est un bilan, au moins un debriefing de nos 4 mois de bonheur africain ; 4 mois d’inspiration, de rencontres parfois bouleversantes, et d’apprentissage -comme toujours.
Passées les émotions du départ de Chez Delphy, nous nous rendons à l’aéroport, une semaine avant la date prévue initialement, soit le 21 mai. En effet, nous avions reçu quelques semaines auparavant un mail d’une compagnie aérienne que nous ne prendrons plus (Vueling, pour ne pas la nommer) nous annonçant que notre vol était avancé d’une semaine ; ni plus, ni moins. Et c’est légal !
Enregistrement fait, nous patientons dans la salle d’embarquement en évitant soigneusement les gouttes qui ruissellent du toit. Mais voilà, l’avion qui devait arriver du Togo n’a jamais pu en décoller, à cause des intempéries du jour. C’est donc vers minuit que nous faisons retentir la sonnette de la porte rouge de Chez Delphy, qui nous offrira l’hospitalité une demi-journée de plus, ainsi que des t-shirts et une brosse à dent en substitution de nos bagages restés à l’aéroport.
Cela signifiait-il qu’il ne nous fallait pas quitter le sol africain ? Continuer notre route qui nous avait semblé trop courte ? Nous étions déjà trop excité par l’écriture des prochaines pages de notre histoire, dont nous ressentons l’inspiration depuis le très fond de notre fort intérieur, pour nous poser ces questions. En route pour l’Europe, la France, ou après un atterrissage avignonnais en douceur chez l’ami Julien, nous nous mettions en ordre de marche pour la prochaine étape…
A suivre sur ce blog, et ailleurs…
>> Les vidéos du debrief sont disponibles sur le blog principal Hopineo !