1er juillet 2014 : 162 km – 3 conducteurs.
Et une journée de stop, une !!
Nous étions, avouons-le, surexcités à l’idée de concrétiser enfin ce voyage que nous avons tant planifié, ce tour de France auquel nous avons travaillé plusieurs mois. Surexcités aussi car même si nous avons rendu les clés de notre appartement le 10 avril dernier, ce 1er juillet est l’un de ces « premier jour du reste de notre vie ».
Que le tour de France commence !
9h30 du matin. Passés les quelques bouchons du périphérique et de ses 300 000 véhicules quotidiens, notre premier conducteur, qui nous a pris juste en bas de notre pied-à-terre parisien, s’engage sur l’A13 direction la Normandie. Mahery prend le volant, puis premier pit-stop à Limay, où nous avons rendez-vous avec notre ami Mohammed pour le déjeuner.
Excellent moment familial, un premier bout de voyage, dans une contrée inattendue : le Tiep d’Aïchata nous envoie du côté de Katie, au Mali…
12h45, il est temps de reprendre la route. Nous remontons dans le véhicule de notre premier conducteur, Armand, qui nous aura suivi jusque chez Mohammed et qui nous dépose finalement à Mantes, à l’entrée de l’autoroute.
Merci papa… et à bientôt !
Mauvais spot ! Première leçon : l’autoroute à l’entrée d’une ville, sur un rond point très passant au milieu d’une 2 x 2 voies, ça marche moyen…
Nous attendons 30 minutes avant de changer notre fusil d’épaule, ou plutôt nos baskets de ronds-points. Nous marchons à travers quelques citées mantaises ; même pas peur ! Si on commence maintenant, on ne va pas aller bien loin. Nous y découvrons plutôt un bloc surprenant de street art (clin d’œil à nos amis de J’ai Une Ouverture), qui rythme de ses dessins musicaux le paysage des barre d’immeubles.
Eric nous pousse jusqu’au péage de Louviers, dans l’Eure. Assis à l’arrière de sa Volvo (parce que « les pays d’Europe du Nord sont plus avancés en matière de développement durable »), nous profitons de son éclairage technique sur les éoliennes et le système de récupération d’eau qu’il a voulu installer chez lui. « Ça fonctionne, mais l’investissement sur 20 ans m’a découragé. » On se laisse après la traditionnelle photo Hopineo, sur le constat d’un « monde gris », néanmoins en mouvement.
C’est donc à la sortie du péage, sous une pluie suffisamment fine pour ne pas abimer notre panneau, que Fabien répond à notre appel du pouce et nous fait une place dans son camion. Transporteur indépendant, il reçoit des coups de fil pour traverser la France du jour au lendemain, pour remplacer en urgence des produits défectueux ou pallier à des erreurs de livraison. Mode de vie nomade à sa façon ; libre à sa façon aussi. Passionné de jeux de société, nous découvrons sa dernière trouvaille : « Voyage autour du Monde » ; et lui présentons en échange le jeu Terrabilis. Après des échanges furtifs sur le greenwashing d’un centre nucléaire qu’il a visité avec sa fille, qui protège et favorise la biodiversité autour de son site, Fabien nous laisse sur le bord de l’autoroute, à quelques pas de notre sortie.
8 minutes : c’est l’espérance de vie d’un piéton sur l’autoroute. On l’a appris en passant le permis et les gendarmes de passage ne manquent pas de nous le rappeler à coups de klaxon. Puis ce sont les douaniers qui, nous voyant arriver à pied au péage de la sortie nous demande d’où nous venons. « Paris ! ». Malheureusement, il m’est interdit de filmer les 10 minutes où Justine leur explique le projet Hopineo… Tant pis ! Les images resteront dans la tête.
Une courte demi-heure de marche et nous voilà à Valletot, où l’une de nos cousines, Maïté, nous héberge pour cette première nuit « on the road ».
Une belle première journée de voyage, déjà riche de rencontres. Demain nous nous écarterons de l’autoroute pour pouvoir, selon les aléas du stop, visiter 2 ou 3 structures engagées dans le tourisme responsable.
A suivre… Mais ça s’annonce bien ! 🙂